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Présentation de Michel Bénard, Lauréat de l’Académie française et Chevalier dans l’Ordre des Arts et des Lettres, lors du vernissage de Caroline Humair à l’Espace Mompezat (SPF) le 10 janvier 2015

Nous accueillons Caroline Humair en notre « Espace Mompezat » siège de la Société des Poètes Français.
Ce qui nous procure le plus grand plaisir, car c’est un véritable bonheur de découvrir les œuvres récentes de Caroline Humair, hautes en couleurs et tellement porteuses de joie, ce qui peut nous procurer que le plus grand bien dans ce terrifiant contexte présent que nous devons absolument conjurer.
Mieux, c’est un devoir !

Cette présente exposition, revêt un caractère particulier, à la suite des tragiques et inacceptables événements qui nous venons de vivre sur notre territoire français.
Caroline Humair, symbolise parfaitement cet esprit de Liberté qui caractérise les artistes, comme chacun d’entre nous elle n’a que son crayon, son feutre, son pinceau pour ériger des barricades lorsque notre liberté est menacée par l’archaïsme, l’obscurantisme, n’alimentant que la haine, l’ignorance et l’intolérance au nom d’une pseudo idéologie à laquelle ces monstres instrumentalisés et fanatisés ne croient même pas tant leur déviationnisme est grand, sinon pour trouver un exutoire aux crimes les plus démoniaques de l’humanité qu’ils commettent.
Voilà pourquoi, aujourd’hui cette exposition de la plus libre expression de l’artiste Caroline Humair atteint un degré tout à fait singulier.
Sorte d’antidote à l’empoisonnement contemporain ! « Libre expression » est bien la dénomination que cette exposition mérite et dans cet esprit ne se soumettra jamais aux intégrismes de toutes teneurs et obédiences.
L’œuvre de Caroline Humair est celle de l’étonnement, celle du jardin de l’enfance, de l’émotion d’un monde sensible, alternant entre l’abstraction et la légende.
Un monde tout en filigrane sur lequel nous devons prendre le temps de porter notre regard afin d’y découvrir tous les arcanes d’un univers fabuleux.
Inconsciemment nous sommes confrontés aux rêves, sorte de correspondance avec l’échelle de Jacob où nous franchissons les degrés des mythes et de l’insolite.
L’œuvre de Caroline Humair est toute de poésie, toute en filigrane, mieux vaut vous laisser porter par son univers sans résister.
Osez-vous ouvrir à ses alignements de planètes, ses lendemains de fêtes, ses faiseurs de vitraux et autres passeurs de lumière.
Caroline Humair est résolument une artiste authentique qui ne triche pas ! D’ailleurs le pourrait-elle ? Sa peinture en fait c’est elle, avec ses joies, ses peines, ses engouements, ses souffrances, ses doutes, mais une chose est certaine, elle est une artiste vraie jusqu’au bout du pinceau étonné ou de la plume éblouie.
Elle conjugue l’émotion graphique d’un Kandinsky, l’émerveillement coloré d’un Miro et la fragilité onirique, voire sacrée d’un Chagall.
Le rêve est omniprésent, la symbolique investit l’espace, un cheval vous invite au voyage improbable, une femme dormante vous suggère une quête lumineuse, un oiseau vous influence à migrer vers des iles inconnues.
Caroline Humair nous offre la possibilité d’ouvrir votre troisième œil en transitant du microcosme au macrocosme.
Elle s’enracine, s’ancre à une vie parallèle, afin de mieux s’échapper de la violence d’un monde, c’est un peu son refuge d’enfant qui se refuse de grandir, face au monde souvent bien inquiétant des adultes.
Nous sommes placés ici dans une forme de dualité, entre la tendresse et la délicatesse, entre rupture et déchirure.
Un monde proche d’une autre dimension, lié également à une gestuelle se voulant peut-être un clin d’œil à Pollock, si déchiré dans son rapport avec la vie sociale.
L’œuvre de Caroline Humair est une émergence, un temps de passage, un instant de frémissement nous aidant à traverser les miroirs, à transcender la réalité et peut-être nous réconcilier avec une sensation d’éternel et d’informel.

Michel Bénard.
Lauréat de l’Académie française, Chevalier dans l’Ordre des Arts et des Lettres, Poète, Peintre.