Soyez tous et toutes les bienvenus en notre « Espace Mompezat » siège de la Société des Poètes français pour cette rentrée artistique qui s’ouvre sur une nouvelle exposition d’une artiste bien singulière, Caroline Humair, qui à priori doit nous aimer et se plaire sur nos cimaises car cela fait la troisième fois qu’elle revient nous voir.
Ainsi dans cet esprit je vous épargnerai son cursus et autres manifestations artistiques dont elle fût l’objet.
Simplement ici ce soir j’évoquerai sa démarche, son expression, je soulignerai les petites énigmes de son œuvre, donc de son âme, de son autoportrait.
Tout d’abord sa technique pourra vous interroger, c’est une technique plutôt mixte, tous les moyens, les supports deviennent possibles.
Gouache, aquarelle, feutre, stylo bille, encre de chine et même, ça c’est bien une histoire de fille, du vernis à ongles.
La liberté est absolue, c’est la règle, le crédo.
Caroline Humair ouvre des portes, libère des messages humains chargés d’émotion dont ses œuvres regorgent.
Encore vous faudra-t-il prendre le temps de le découvrir.
Caroline Humair, ne vous fiez pas aux apparences et de nature hyper-sensible, sorte d’écorchée vive du graphisme, de la couleur et du cœur aussi.
Chez elle la vie domine, l’espérance, le bonheur de créer elle s’efforce à sa façon d’éradiquer les mondes négatifs.
Comme chacun d’entre nous, cette dernière subit des influences, dans son cas nous soulignerons plus particulièrement, le street art, la bande dessinée, sans oublier le coté anecdotique avec Tim Burton.
Caroline Humair n’a de cesse de vouloir retrouver ses racines afin de reconquérir son équilibre et sa source identitaire.
Au regard de sa démarche je vous inviterai à vous attarder avec attention et curiosité sur chacune de ses œuvres qui alternent, au risque de vous surprendre car au premier abord ce n’est pas très évident, entre le figuratif et l’informel.
Caroline Humair ne peut concevoir son œuvre que comme l’expression d’une peinture-poème.
Poème dont d’ailleurs elle se rend coupable, presque cachée comme si elle était en faute.
Pudeur de l’écriture sans doute.
Chaque graphisme, chaque ligne se veulent poésie.
C’est une œuvre qui demande attention, curiosité et qui exige d’être vue en filigrane.
C’est aussi un rappel à la nature, une initiation à l’observation, une révélation de ce que l’homme le plus souvent ignore, faute de prendre le temps de regarder la vie autour de lui.
Pour elle le geste devient rythme, musicalité, harmonie.
Certains messages de ses œuvres sont des révélations inconscientes ou subconscientes entre les divers degrés de la vie, les élans, les rythmes, les ruptures.
Il arrive à Caroline Humair de tenter le lien avec l’histoire, recherches des sources de l’origine.
Elle se risque à relier les oppositions et le chaos afin de réveiller l’harmonie, sorte de phénomène proche de l’eau et de la fluidité.
Vous pouvez y découvrir des aspects mythologiques liés au rythme du quotidien, telle une invitation à la recherche des espaces intimes.
Son œuvre décline vers un désir de voyage et de découverte.
Il n’est pas exclu d’y trouver une proposition sur l’au-delà de la vie, la grande énigme, la suprême question existentielle.
C’est l’imbrication des mondes ! Chacun de ces petits personnages que je vous invite à découvrir, secrètement dissimulés qu’ils sont dans ses œuvres évoquent une légende retournant parfois à la féerie médiévale.
Thème récurant le dragon souvent présent s’impose ! Convenez que nous sommes un peu dans l’esprit des poupées gigognes, de la multiplication des personnages et des mythes Vous voyez dans la démarche de Caroline Humair un esprit ludique, mais retenez surtout l’esprit critique, réaliste.
Notre artiste a conscience que la beauté est éphémère, ainsi son univers est suggéré par la gestuelle fragile, le trait incertain, indéfini, sauvage.
La meilleure façon pour elle de révéler son univers intime. Pour bien se sentir au cœur de sa vie Caroline Humair nous propose le rêve et l’utopie.
Son utopie comme une confirmation de sa vérité.
Michel Bénard.
Lauréat de l’Académie française, Chevalier dans l’Ordre des Arts et des Lettres, Poète, Peintre.
